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Dernière mise à jour : juin 2020
La famille des rajidés compte un grand nombre d’espèces (plus de 650). Les eaux européennes comptent une douzaine d’espèces de raies faisant l’objet d’une exploitation commerciale. Parmi elles, la raie bouclée, la raie fleurie et la raie douce sont les espèces majoritairement débarquées et vendues sous les criées françaises. Les raies sont des sélaciens cartilagineux (comme les requins). Leur reproduction est ovipare : l’éclosion des œufs s’effectue hors du corps de la femelle. Le taux de fécondité est faible par rapport aux autres espèces marines.
Raies et requins appartiennent à la même sous-classe des sélaciens.
En France, la Bretagne et la Normandie sont les principales régions de production pour cette famille d’espèces. 6 000 tonnes toutes espèces confondues sont débarquées en France (en 2017).
Dans les eaux européennes, la raie bouclée et la raie douce sont, d’après les scientifiques du CIEM, les plus abondantes. La situation s’améliore globalement pour les stocks les plus importants de ces deux espèces en raison de la baisse de la pression de pêche et des conditions environnementales plus favorables. Les scientifiques du CIEM considèrent pour la période 2020-2021 qu’une augmentation des prises est possible pour certains stocks de ces deux espèces (en mer de Norvège, mer du Nord, Manche Est, mer d’Irlande, mer Celtique). La raie brunette en Manche et la raie fleurie en zone Ouest Écosse, mer Celtique, golfe de Gascogne voient également leur situation s’améliorer.
Selon le CIEM, sont épuisés :
• Les stocks de pocheteau gris (Dipturus batis) de mer du Nord et de l’ouest des Îles Britanniques ;
• Le stock de raie blanche (Rostroraja alba) de l’ouest des Îles Britanniques.
• Les stocks de raie radiée (Amblyraja radiata) de la mer de Norvège, de la mer du Nord, de Skagerrak et Kattegat.
Plusieurs espèces sont considérées comme épuisées et sont interdites de pêche sur certaines zones. Il est interdit aux navires de pêche de l’Union européenne de pêcher les espèces suivantes :
• la raie radiée (Amblyraja radiata) des zones 2.a, 3.a, 4, 7.d ;
• la raie bouclée (Raja clavata) de la zone 3.a ;
• la raie brunette (Raja undulata) des zones 6 et 10 ;
• la raie guitare commune (Rhinobatos rhinobatos) de Méditerranée ;
• le pocheteau gris (Dipturus batis) des zones 2.a, 3, 4, 6, 7, 8, 9, 10 ;
• la raie blanche (Rostroraja alba) des zones 6, 7, 8, 9, 10 ;
Au niveau européen, les TAC (Totaux Admissibles de Captures) sont décidés sans distinction d’espèce, ce qui ne facilite pas la gestion des stocks. De plus, les différentes espèces de raies sont souvent commercialisées sous le terme générique de « Raja spp. » sans plus de précision. Cette non distinction compromet les statistiques de captures, et rend diffi cile la protection des espèces menacées, qui sont alors mélangées aux autres. Le nom précis de l’espèce vendue est rarement indiqué.
Ce sont les nageoires pectorales, très développées chez la plupart des raies, qui sont consommées. Cette partie charnue de l’animal est maintenue par une ossature cartilagineuse. Les ailes de raies sont commercialisées pelées dans la plupart des cas, fraîches ou surgelées. La raie, qui ne possède pas de rein, dégage rapidement une odeur d’ammoniaque.
Stocks américains
Sept espèces de raies vivent sur la côte Nord-Est des États-Unis. Leur population a augmenté en raison de la disparition de leur principal prédateur, les requins-marteaux qui sont menacés d’extinction. Selon les dernières données disponibles, la raie radiée (ou épineuse) Amblyraja radiata est surexploitée, avec une population affaiblie. Les populations de raie rosette Leucoraja garmani sont également surpêchées. La grande raie, Dipturus laevis, la raie tachetée, Leucoraja ocellata, la raie hérisson, Leucoraja erinacea, la raie blanc nez, Raja eglanteria sont exploitées durablement et jouissent d’une biomasse reproductive suffisante. La raie lisse américaine - ou raie lissée, Malacoraja senta, est particulièrement sensible au changement climatique (température et acidification des eaux).
En Belgique, la production de raies a atteint son maximum juste après la seconde guerre mondiale avec 5 600 tonnes débarquées par an. Désormais les débarquements s’élèvent au cinquième de ce niveau (1 254 tonnes en 2019). La Belgique en importe également d’Irlande, du Royaume-Uni, de France et des Pays-Bas (près de 50 %), mais également des États-Unis et du Canada. Une partie est réexportée après transformation.
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Pour en apprendre plus sur la vie de la raie, rendez-vous sur le réseau social encyclopédique Fishipedia: |
Depuis 2009, la réglementation de l’UE exige que la raie blanche, le pocheteau gris et l’ange de mer commun ne soient pas conservés à bord et doivent être remis à l’eau rapidement. Les espèces autorisées à la pêche (raie fleurie, raie bouclée, raie brunette, raie blonde, raie douce, raie batarde, raie circulaire et raie chardon) doivent être identifiées et reportées sur le carnet de pêche. Des suivis scientifiques sont en cours afin d’évaluer plus précisément les niveaux de biomasse de ces différentes espèces.