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Dernière mise à jour : novembre 2024

 

BIOLOGIE 

  • FAMILLE : Gadidae.
  • TRAITS DISTINCTIFS : Corps allongé, barbillon très petit au menton (parfois inexistant), taches ocres sur le dos, ligne latérale courbe bien visible.
  • HABITAT : Espèce démersale qui vit près du fond entre 100 et 500 m de profondeur. Elle fréquente les eaux du Pacifique Nord, de l'Alaska au nord du Japon.
  • ALIMENTATION : Crevettes, krill, petits poissons et plancton. Comme beaucoup d’autres poissons, il a des comportements cannibales.
  • MATURITÉ SEXUELLE : 30-38 cm (3-4 ans).
  • PÉRIODE DE FRAI : De février à juin.
  • LONGÉVITÉ : 30 ans.

 

Le colin d’Alaska a un comportement pélagique au cours de ses premières années de vie et devient démersal quand il est sexuellement mature. Il se déplace dans des eaux peu profondes près des côtes d’Alaska au printemps pour se reproduire et se nourrir.

Cette espèce croît rapidement et a une importante fécondité. Les femelles peuvent produire jusqu’à 2 millions d’œufs en quelques semaines.

Le colin d’Alaska joue un rôle fondamental dans l’écosystème du Pacifique Nord car il est une source importante de nourriture pour les phoques et les lions de mer.

 

PÊCHE 

Le colin d'Alaska, également appelé lieu d'Alaska, se déplace en grands bancs à proximité du fond où il est capturé au chalut. Cette espèce est la première ressource halieutique destinée à la consommation humaine dans le monde. Dans les années 80, la production de colin d’Alaska a avoisiné en tonnage la pêcherie minotière d’anchois du Pérou, la plus importante en volume dans le monde (6 758 944 tonnes en 1986). Depuis, les captures ont sensiblement diminué pour se stabiliser à environ 3 millions de tonnes ces dernières années.

La majorité des captures de colin d’Alaska proviennent du Pacifique Nord-Ouest (2 122 947 tonnes en 2022) et en particulier de la mer de Béring. Le poisson est généralement congelé à bord des navires pour être transformé en Chine avant d’être exporté sur le marché européen.

Des pratiques de pêche illégale sont régulièrement signalées dans la mer de Béring, principalement dans les eaux russes.

 

 

ÉTAT DES STOCKS 

 

 

Stock en bon état (non dégradé et non surpêché) :

  • Etats-Unis
    • golfe d’Alaska, est de la mer de Béring, îles Aléoutiennes et île Bogoslof (zone de pêche FAO 67).
    • Le stock de la mer de Béring orientale est le plus important avec environ 80 % des captures totales.
    • Dans le golfe d’Alaska, deux stocks distincts sont identifiés mais ils sont considérés comme un stock unique, en termes de gestion.
    • Ces stocks ne suscitent pas d’inquiétude et sont exploités de manière durable.
  • Japon 
    • au large de la côte nord-est de Honshu et à l’est de Hokkaido - principale pêcherie japonaise du colin d'Alaska (zone de pêche FAO 61). Biomasse reproductive en diminution mais encore supérieure à la limite de durabilité. Taux d'exploitation inférieur au niveau du RMD (2). À noter que ce stock n'a pas fait l'objet d'évaluation depuis plusieurs années.
  • Russie
    • stock Navarinsky, ouest de la mer de Béring - dans la zone du golfe d'Anadyr (zone de pêche FAO 61).
    • Biomasse reproductive largement supérieure au seuil de durabilité.
    • Stock exploité durablement.

 

Stock non dégradé mais surpêché

  • Russie
    • mer d’Okhotsk - principal stock russe en termes de captures (zone de pêche FAO 61).
    • Biomasse reproductive supérieure au seuil de durabilité depuis 2009.
    • Taux d’exploitation en diminution mais encore légèrement supérieur au niveau du RMD (surpêche).

 

Stock reconstituable

  • Japon
    • à l'ouest de Hokkaido (zone de pêche FAO 61).
    • Biomasse reproductive dégradée (inférieure au seuil de durabilité).
    • Taux d'exploitation inférieur au niveau du RMD.

 

Stock dégradé et surpêché:

  • Russie
    • ouest de la mer de Béring, au nord de l'île Karaguinski - parmi les principaux stocks russes en termes de captures (zone de pêche FAO 61).
    • Biomasse reproductive en légère augmentation mais encore dans une situation critique (très proche de l’effondrement).
    • Taux d’exploitation mal connu mais surpêche signalée dans cette zone.

 

Stock non classifié :

  • Corée du Nord
    • Wonsan Bay (zone de pêche FAO 61).
    • Peu de données existent sur ces stocks mais les informations disponibles indiquent une faible biomasse reproductive en raison d’une forte surpêche dans les années 1975-1997.

 

États-Unis : NOAA 2023

Corée du Nord : Institut National de Recherche et Développement pour la pêche 2015

Japon : Institut de recherche halieutique de la ville d’Hokkaido 2018

Russie : Federal Fisheries Agency 2020-2021

 

TAC ET AVIS SCIENTIFIQUES

 

En 2023, les TAC établis pour les stocks des États-Unis et le stock russe de la mer d'Okhotsk suivent les avis scientifiques. Information non disponible pour les stocks japonais, coréens et les autres stocks russes. Les données pour 2024 ne sont pas disponibles.

 

La Russie et les États-Unis ont signé, le 11 septembre 2015, un accord de coopération pour lutter contre la pêche illégale, non déclarée et non réglementée dans la mer de Béring.

 

GESTION DES STOCKS

La gestion des stocks de colin d’Alaska est du ressort des administrations nationales (États-Unis, Japon, Russie et Corée du Sud). La Convention pour la conservation et la gestion du colin d’Alaska du centre de la mer de Béring a été signée le 16 juin 1994 par la Chine, le Japon, la Corée du Sud, la Pologne, la Russie et les États Unis pour réguler les stocks se chevauchant dans le Donut Hole (zone de haute mer entourée des zones économiques exclusives américaine et russe).

 

Stocks des Etats-Unis

  • Les mesures de gestion de ces stocks ont été mises en place par le Conseil de Gestion des Pêcheries du Pacifique Nord à travers un plan de gestion qui a été développé en 1982 pour l’est de la mer de Béring et les îles Aléoutiennes et en 1978 pour le golfe d’Alaska.
  • Ce plan de gestion est mis à jour régulièrement depuis et il comprend des TAC (1), des mesures telles qu’un système de licence, un nombre limité de pêcheurs, des restrictions temporelles, des zones fermées, des obligations de déclaration de captures, des règles en matière d’engins de pêche autorisés et de prises accessoires, des contrôles menés par des observateurs.
  • De plus, des règles spécifiques sont mises en place pour réduire la concurrence que les chalutiers font aux lions de mer, mammifères marins en danger qui se nourrissent de colin d’Alaska.
  • Depuis 2011, de nouvelles mesures ont également été mises en place pour réduire les prises accessoires de saumon sauvage du Pacifique.

Stocks russes

  • Les mesures de gestion de ces stocks comportent des périodes de fermeture des pêcheries, des TAC et une taille minimale de capture (35 cm).

Stocks japonais

  • Une stratégie de gestion pluriannuelle a été mise en place pour ces stocks, incluant des TAC et des évaluations régulières de la biomasse des reproducteurs.

Stocks coréens

  • Peu de données existent sur les mesures de gestion de ces stocks.

 

CONSOMMATION 

En Europe, le colin d'Alaska est commercialisé sous forme de filets sans peau ou de portions : en frais, surgelés, natures, panés, ou dans des plats cuisinés. En France, la consommation de cette espèce est d’environ 2 kg/hab./an (équivalent poids vif). La France importe principalement des filets congelés en provenance de Chine, d’Allemagne et des États-Unis. La Belgique a importé 7 423 tonnes de colin d'Alaska en 2021 principalement en provenance des Pays-Bas (3 365 tonnes en 2021). En 2021, les ménages belges ont consommé 471 tonnes de colin d'Alaska

 

 

MSC • Onze pêcheries sont certifiées. Elles opèrent dans la mer de Béring, les îles Aléoutiennes, le golfe d’Alaska et la mer d’Okhotsk.

 

PROGRAMME ALASKA RFM • La pêcherie de l'Alaska (Alaska Pollock Fishery Client Group) est certifiée depuis 2011.

 

Des volumes importants de colin d’Alaska sont commercialisés en Europe sous forme de filets ou de surimi avec l’écolabel MSC et/ou RFM.

 

 


 

(1) Total admissible de captures

(2) Rendement Maximum Durable

* Stock pour lequel le niveau d’exploitation (inférieur à celui permettant le RMD) devrait permettre sa reconstitution si d’autres impacts que la pêche (pollutions environnementales, changement climatique…) ne compromettent pas sa reconstitution.

 

ÉLÉMENTS CLÉS

  • Avec environ 3 millions de tonnes débarquées annuellement, le colin d’Alaska est la première ressource halieutique destinée à la consommation humaine dans le monde.
  • Les stocks des États-Unis, le stock japonais (au large de la côte nord-est de Honshu et à l’est de Hokkaido), ainsi que le stock Navarinsky, ouest de la mer de Béring (dans la zone du golfe d'Anadyr) sont considérés comme exploités de manière durable.
  • Le stock japonais à l'ouest de Hokkaido présente une biomasse reproductive dégradée.
  • Le stock russe de la mer d'Okhotsk est légèrement surpêché.
  • Le stock russe à l'ouest de la mer de Béring (au nord de l'île Karaguinski) est dans une situation critique.
  • La biomasse des stocks de la Corée du Nord ne semble pas être en bon état.
  • Le colin d’Alaska est réputé pour bien résister à la pression de pêche en raison de ses caractéristiques biologiques : maturité précoce et fécondité importante.

RECOMMANDATIONS D'ACHATS

À privilégier : stocks des États-Unis, stock japonais (au large de la côte nord-est de Honshu et à l’est de Hokkaido).

 

➜ A consommer avec modération : stock russe de la mer d'Okhotsk (biomasse en bon état mais stock légèrement surpêché).

 

➜ Pour les produits surgelés il est difficile de vérifier la taille de maturité sexuelle (38 cm) ; vérifiez ce critère auprès de votre fournisseur.

 

À éviter : stocks coréens, stock japonais (à l’ouest de Hokkaido), stocks russes de la mer de Béring (incluant le stock Navarinsky qui est estimé en bon état mais cette provenance est difficile à distinguer du stock nord de l'île Karaguinsk qui est proche de l'effondrement).