Dernière mise à jour : juin 2020
Le maigre appartient à la famille des sciaenidés qui comprend environ 70 genres et 270 espèces, distribuées dans les régions tempérées et tropicales du monde (Atlantique, Indo-Pacifique et Caraïbes). Les membres de cette famille sont aussi appellés grogneurs, en raison des sons qu’ils produisent via l’action des muscles abdominaux sur la paroi de leur vessie natatoire, et qui leur permettent de localiser d’autres groupes d´individus sur de longues distances.
En Atlantique, le maigre est présent depuis les eaux du sud de la Suède et de la Norvège jusqu’à l’embouchure du fleuve Congo. Il est également présent dans toute la Méditerranée. Il mesure de 50 cm à 1 mètre mais peut atteindre 2 mètres pour 100 kilos. Le maigre arpente les mêmes zones de pêche que le bar. En été, période de sa reproduction, il se déplace en bancs. Grand vorace, le maigre se nourrit de différentes espèces de poissons pélagiques (sardine, anchois, chinchard…), de céphalopodes (encornets) et de crustacés. Il apprécie les fonds sableux notamment au niveau des estuaires et des embouchures, et peut se retrouver jusqu’à une profondeur de 200 mètres. Il est souvent comparé au bar par la qualité de sa chair.
Comme 20 % des captures françaises, le maigre fait partie des espèces dont les stocks sont mal connus car non suivis scientifiquement. Ainsi son exploitation pose des incertitudes en termes de durabilité. De plus, de nombreux individus capturés n’ont pas eu le temps de se reproduire. En effet, sa taille de commercialisation est de 30 cm, ce qui est très inférieur à sa taille de maturité (82 cm pour les femelles et de 53 cm pour les mâles). Argyrosomus regius est une espèce à croissance rapide qui est de l’ordre de 15-20 cm par an dans les 3 premières années puis s’accroît de 6-7 cm par an les années suivantes. La maturité sexuelle intervient ainsi à partir de l’âge de 4/5 ans. Cette grande différence entre la taille de commercialisation et la taille de maturité sexuelle pose donc des risques élevés de rupture du recrutement.
L’espèce est majoritairement pêchée artisanalement, en été durant la saison migratoire. Bien que pêché depuis très longtemps, ce n’est que depuis le début des années 2000 que le maigre est connu des consommateurs. En raison de l’augmentation de ses débarquements, il est en effet plus fréquent sur les étals des poissonniers.
Depuis 2000, les captures européennes s’élèvent entre 141 tonnes (en 2003) et 1 812 tonnes (en 2014). En 2017, 8 954 tonnes de maigre ont été capturées au niveau mondial dont 1 632 tonnes débarquées en Europe parmi lesquelles 57 % (936 tonnes) en France.
Le maigre est également très apprécié des pêcheurs plaisanciers, dont les captures ne sont pas soumises à déclaration. La taille minimale de capture est fixée à 45 cm pour la pêche récréative (arrêté du 26 octobre 2012).
L’élevage d’Argyrosomus regius est assez récent. Les premières productions commerciales européennes se développent en France en 1997, suivies par l’Italie en 2002. En Afrique, la production du maigre a commencé en Egypte, en 2008. Aujourd’hui, les élevages les plus importants en Europe se situent en Méditerranée, dans le sud de la France (Camargue, Cannes et Corse) ainsi qu´en Italie, Espagne et Grèce.
L’élevage de maigre est pratiqué dans des bassins à terre ou dans des cages en pleine mer. Les caractéristiques d’élevage sont similaires à celles du bar et de la daurade royale.
En 2017, 31 935 tonnes de maigre ont été produites au niveau mondial, dont 25 057 en Afrique (essentiellement en Egypte). La production européenne s’élève à 6 181 tonnes annuelles. L’Espagne est le plus grand producteur (3 524 tonnes) suivie par la Grèce (1 634 tonnes), la France (600 tonnes) et l’Italie (100 tonnes).
Les stocks de maigre n’étant pas suivis scientifiquement et la pêche récréative ne faisant l’objet d’aucune déclaration de captures, il est difficile de connaître précisément l’état de la ressource.