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André Le Gall

Dernière mise à jour : juillet 2018

 

André Le Gall

 

Chaque jour est différent

Comme tous ses confrères de la rade de Brest, André est un pêcheur polyvalent, pêchant coquillages et poissons.
Les grandes spécialités de la région demeurent la coquille Saint-Jacques et le pétoncle noir. Ces deux espèces très appréciées localement sont rarement exportées hors des départements bretons, tant la demande y est forte. André pêche la coquille Saint-Jacques et les praires.

Il pêche moins de poissons ces dernières années, il est témoin de la diminution du bar.

 

Homme de conviction et de réflexion, André participe aux travaux de la commission « coquille Saint-Jacques » du CNPMEM et contribue ainsi aux décisions prises en matière de gestion des stocks et d’encadrement de la pêche. Depuis fin 2001, il est Président de l’écloserie du Tinduff, qui essaie de diversifier sa production de semis en coquilles mais également en pétoncle noir, pétoncle blanc et ormeau.
Les naissains, produits artificiellement dans l’écloserie sont relâchés pour renforcer les gisements naturels et aident à maintenir en activité les coquilliers de la rade de Brest.


En 25 ans de métier, André a également été témoin de l’affaiblissement d’autres
ressources. « Les lottes grosses comme des capots de deux chevaux, ça n’existe plus. Le pétoncle noir a souffert d’une exploitation trop intensive. Dans notre région, les oursins, on n’en voit plus. Mais, malgré cela, la situation est aujourd’hui meilleure qu’il y a quelques années. La prise de conscience chez les pêcheurs est de plus en plus forte et nous prenons des mesures pour préserver la ressource et le métier. Ainsi, nous sommes nombreux à chercher à adopter les techniques de pêche les plus sélectives et à respecter les périodes de repos biologique ».

André est membre de l’association des ligneurs de la pointe Bretagne pêchant à la palangre, à la traîne, à la dandine dans les cinq départements bretons. En devenant membre de l’association, chaque pêcheur adhère à un code de conduite qui promeut une « exploitation durable et raisonnée des ressources marines ». Les ligneurs ciblent bars, grisets et lieus jaunes, sur lesquels ils apposent une étiquette qui informera l’acheteur final de l’origine du produit.

« Quand j’ai commencé ce métier, il y a 25 ans, j’étais le plus jeune marin de Plougastel. Aujourd’hui, je suis toujours le plus jeune ». André Le Gall regrette que le métier n’attire plus la nouvelle génération. « Pourtant, sans hésiter, je recommande ce métier aux jeunes. La mer reste un espace de liberté. Chaque jour est différent, et ce métier est évolutif. Il ne faut pas y venir avec des idées préconçues : les techniques évoluent, les conditions de vente changent et nous devons nous remettre en question sans cesse face à une ressource qui fluctue et qui nous réserve des surprises ».

 

Les coquillages en rade de Brest

Coquilles Saint-Jacques : 200 tonnes pêchées par an (14 500 tonnes dans toute la France). Pêche stable depuis de nombreuses années grâce à l’ensemencement de plus de 3 millions de naissains chaque année.

Praires : plus ou moins 100 tonnes par an (500 tonnes dans toute la France).

Pétoncles noirs : une forte prédation de la daurade royale est suspectée sur cette espèce.

Pétoncles blancs : les gisements ont disparu, envahis par les étoiles de mer (600 à 1 600 tonnes débarquées en France).

 

Extrait de la profession de foi des ligneurs de la pointe de Bretagne

 

« Une préoccupation essentielle : le développement durable. Faire le choix d’un mode de vie en harmonie avec une nature préservée, c’est aussi penser au futur et, nécessairement, chercher à inscrire son activité professionnelle dans une logique durable et respectable.

 

• pour cela, le pêcheur ligneur se doit de :rechercher prioritairement les individus matures et relâcher vivants les individus ne s’étant pas encore reproduits au moins une fois ;

• respecter les cycles biologiques et notamment les périodes de frai ;

• collaborer aux programmes d’études scientifiques et aux actions de reconquête de la qualité des eaux ;

• participer à l’animation du littoral et à la sécurité en mer par une présence constante dans la bande côtière. »